BRIGHID ET SES AVATARS
Elle est la déesse la plus puissante et la plus connue de la mythologie celtique irlandaise. Connue sous les noms de Brighid, Brigit, Bríd, Brigid, Bride, Bridey, Briggidda, Brigantia..., elle est la triple déesse solaire, schématiquement, à la fois la mère, l’épouse, la sœur et la fille des autres dieux. Son nom se trouve sous différentes graphies, et elle se manifeste sous la forme d’innombrables avatars.
Brigit / Brigantia est souvent comparée à la Minerve des Romains, dont elle partage un certain nombre de fonctions.
Elle est à la fois la déesse de la santé, de la poésie, et de la forge. Sa personnalité est souvent retranscrite comme celle d'une femme encore vierge, présidant aux premières unions (d'où son nom de "Bride"), et dotée d'une grande sagesse. Elle détient les savoirs cachés qui lui permettent justement de guérir, d'utiliser les mots dans leur juste valeur, et de créer des armes magiques. C'est ainsi par exemple qu'elle créa Excalibur, l'épée du Roi, et la remit à Merlin pour restaurer l'ordre sur terre.
Pour tout cela, on tend à considérer Brigit comme la patronne des Druides, qui étaient considérés à la fois comme guérisseurs, (vates: divination et médecine), poètes (bardes), et magiciens.
En Irlande, Brigit est la fille du Dagda, elle est aussi la mère, l’épouse et la sœur de Lug, Dagda, Ogme, Nuada, Diancecht et Mac Oc, les dieux des Tuatha Dé Danann. Elle est associée à la fête d’Imbolc, la purification du 1er février, qui protége les troupeaux et favorise la fécondité.
Le principal vecteur de sa célébration est le feu qui permet la manifestation de ses différentes natures. Brigit est le feu de l'inspiration pour les poètes, le feu de la Terre qui permet la santé et la fertilité, et enfin le feu du foyer qui est utilisé pour la forge.
Malgré la christianisation des pays celtes, le culte de Brigit survécu à travers celui de Sainte Brigitte. Les évangélisateurs chrètiens lui ont substitué cette Sainte dont elle devient l'eponyme qui nacquit vers 453. En particulier, le sanctuaire de Kildare en Irlande devint rapidement un couvent abritant 19 nonnes. Celles-ci célébrèrent le cycle de Brigit durant des siècles en entretenant un feu, chacune leur tour, durant une période répétée de 20 jours. Chaque jour, une des 19 nonnes relayait l'autre dans cette activité. Le 20ème jour, il est dit que la déesse elle-même venait raviver le foyer. Ce sanctuaire fut mis à bas au 18ème siècle suite au refus que les nonnes opposèrent à l'évêque qui souhaitait visiter le couvent. Sainte Brigitte continue malgré tout à être reconnue par l'église chrétienne, mais, depuis 1960, on a supplanté la sainte irlandaise par une autre Brigitte, Suédoise celle-ci, qui fit preuve d'un grand courage et d'un grand mysticisme au 14ème siècle… Depuis 1993, le feu a été rallumé à Kildare et est entretenu par les "sœurs Brigidines d'Irlande".
Les théonymes Brigit et Brigantia dérivent de l’ancien celtique « brigantija » ou « brigantis » dont le sens est « très haute », « très élevée ». L’origine est le mot « Briga » (hauteur, forteresse) est aussi présent dans la composition du nom de certains peuples.
Cette signification confirme le rôle primordial de cette déesse.
ANNA
Anna, également connues sous les noms d'Ana, Dana,Anu,danu ou encore Don, est la « Déesse-Mère » dans la mythologie celtique. C'est elle qui donne son nom aux Tuatha Dé Danann, les gens de la déesse Dana, dans la tradition irlandaise.
Anna a un côté mère de son peuple et des dieux, mais également un rôle funéraire important. Avec l'apparition du christiannisme, elle va peu à peu céder le pas à Sainte Anne, mère de la Vierge Marie, avec laquelle elle a de nombreux points communs.
BELISAMA
Dans la mythologie celtique, Belisama est une divinité importante du panthéon gaulois, dont le nom signifie « la très brillante ». Elle est à la fois la parèdre et l’équivalent féminin de Belenos. Associée au feu domestique, elle a en charge la métallurgie (plus particulièrement la fabrication des armes), c’est la déesse des forgerons dans son aspect guerrier ; elle est aussi responsable des arts.
Une inscription trouvée à Vaison-la-Romaine indique qu’un Nemeton lui était dédié. On la compare à Minerve, à Athéna et à Brigit.
BOAND
Dans la mythologie celtique irlandaise, Boand (ou Boann) est un des aspects de la grande divinité féminine des Celtes ; son nom qui signifie « Vache Blanche » en fait une représentation de la prospérité. Elle prend aussi le nom de La Boyne (ou Boinn), le fleuve éponyme. Les autres aspects de cette déesse primordiale sont Brigit et Étain.
Boand est l’épouse d’Elcmar le frère du Dagda, dont elle devient la maîtresse. De cet adultère, va naître Mac Oc (le fils jeune) aussi nommé Oengus (choix unique). Le Dagda avait éloigné son frère en usant de la ruse, son absence de neuf mois lui semble ne durer qu’un jour.
Pour réparer sa relation coupable, elle se baigne dans l’eau lustrale et mortelle de la rivière Segais, dans laquelle elle perd un bras, une jambe et un œil. Dans sa fuite vers l’océan elle devient la rivière Boyne.
« Brug na Boinne », l’Hôtel de la Boyne est le nom de la résidence du Dagda, autrement dit un sidh.
DAMONA
Dans la mythologie celtique gauloise, Damona (aussi appelée Bormona), est la parèdre du dieu Borvo. Si lui a une fonction de guérisseur par les eaux, elle est la déesse des sources et des rivières.
Son nom qui signifie « Grande Vache », n’est pas sans rapport avec Boand, la déesse de la prospérité, des Tuatha Dé Danann, dans la mythologie irlandaise.
Son équivalent dans l'île de Bretagne est Arnemetia dont le nom signifie « celle qui est dans le sanctuaire ».
EPONA
Déesse gauloise. Épona - du gaulois epos, « cheval » - était la déesse protectrice des chevaux, également appelée « la jument divine ». Elle est représenté assise sur le dos d'un cheval (type Équestre), ou dans une chaise entre deux chevaux ou poulains (type Impériale). Elle tient souvent une patère ou une corne d'abondance. C'est un avatar important de Brigantia, la grande déesse des Celtes
Son culte s'est transmis par les auxiliaires Gaulois aux Romains et des traces de ce culte furent retrouvée au Latran dans la caserne des equites singularum - cavaliers barbares de la garde impériale. Les palefreniers lui érigeaient des sanctuaires dans les étables. Elle fut la seule déesse Galloise à avoir eu un lieu de culte dans Rome.
ETAIN
Étain, dans la mythologie celtique irlandaise, est une déesse primordiale dont le nom signifie « poésie ». Connue aussi sous les noms de Étan et Étaine, elle apparaît dans plusieurs récits mythiques, dont le Tochmarc Étaine (la Courtise d’Étaine), le Fled Bricrend (le Festin de Bricriu) et le Lebor Gabála Érenn (le Livres des conquêtes de l'Irlande).
Elle est la fille de Diancecht (ou de Riangabair selon certaines sources), l’épouse du roi Eochaid sur terre et du dieu Midir dans le sidh (l’Autre Monde des Celtes). Par jalousie, Fuamnach, la première épouse de Midir, la transforme en mare d’eau en la touchant avec une branche de sorbier, puis en mouche qu’un vent druidique emporte dans les airs pendant sept années. Elle devient un ver de terre minuscule et tombe dans une coupe. Sous cette forme, elle est avalée puis « accouchée » par l’épouse du roi d’Ulster, Etar. Elle est l’enjeu d’une partie d’échecs qui oppose Eochaid à Midir. Ce dernier gagne la partie, Étain part avec lui.
EITHNE
Dans la mythologie celtique irlandaise Eithne est une divinité de premier rang que l’on retrouve sous différentes graphies : Ethle, Eithliu, Eithlenn, Eblend, mais aussi sous les noms de Brigit et Boand et elle n’est pas sans rapport avec Étain. Elle représente la féminité au niveau divin.
Selon les textes narratifs irlandais, elle est la fille de Delbaeth qui est le chaos primordial. Elle est l’épouse de Lug, le dieu suprême des Tuatha Dé Danann et aussi sa mère puisqu’elle est la mère de tous les dieux.
Ce nom est porté par plusieurs divinités ou femmes mythiques.
Accessoirement, elle est devenue la représentation poétique de l’Irlande.
MORRIGAN
Dans la mythologie celtique irlandaise, Morrigane (ou Morrigan,Morgan, Morrigu) signifie Grande Reine. Elle est aussi appelée reine fantome. Fille d’Ernwas, des Tuatha Dé Danann, c’est la déesse irlandaise de la guerre ou plus exactement, c’est l’aspect guerrier de la Souveraineté ou de la mort en irlande. Elle est aussi connue sous les noms de Bodb (Corneille) ou Macha (Plaine). Elle est l’épouse du dieu-druide le Dagda. Elle apparaît parfois comme un vol de trois corneilles ou comme un corbeau. Comme les autres déités, elle n'est qu’un avatar de la grande déesse féminine Brigit.
Elle se déplace sur les champs de bataille dans un équipage rouge, sur un char guidé par un seul cheval à une patte. Elle y aidait les guerriers grâce à ses prédictions. Au cours des guerres, elle apparaît sous diverses formes animales et pour l’invoquer, il faut croasser. Entre autres pouvoirs qui sont nombreux, elle peut inspirer la peur ou le courage aux guerriers. Les morts au combat sont les « glands de Morrigane ».
Elle était dépeinte tantôt une jeune femme d'une très grande beauté, tantôt une vieille femme hideuse au rire plein de haine. Elle possèdait de multiples visages. Elle était capable d'inspirer la panique ou de posséder un guerrier au point de le faire entrer dans une frénésie meurtrière. Elle utilisait la magie afin d'influencer l'issue des combats et pouvait aussi se transformer en animal: louve, corneille. Elle formait une trinité avec Badb et Nemain.
Ainsi, elle aida les Tuatha dé Danann lors de la bataille de Moy Tura. Elle s'unit à Dagda la nuit de Samhain, dans le lit de la rivière Boyne.
Dans le « Tain Bo Cualnge » (la razzia des vaches de Cooley), sous l’apparence d’une belle et jeune fille aux sourcils roux, elle tente de séduire Cuchulainn, qui refuse ses avances. Elle le menace sous l’aspect de différents animaux et, pendant qu’il combat, elle s’enroule autour de sa cuisse alors qu’elle est anguille. Le héros s’en défait et la blesse. Il est alors absent du combat pour un long moment, mais lorsqu'il revient combattre elle lui apparaît pour la dernière fois en jeune femme lavant des dépouilles dégoulinantes de sang. Il sait alors que son heure a sonné.
Plus tard, c’est en corneille qu’elle assiste à l’agonie de Cuchulainn, perchée sur son épaule.
RHIANNON
Dans la mythologie celtique, Rhiannon appartient à la tradition galloise, son nom issu de Rigantona, signifie « Grande Reine » ; c’est un avatar de la divinité celtique féminine (voir Brigit, Brigantia). Elle apparaît dans deux des quatre Mabinogion : « Pwyll, prince de Dyved » et « Manawydan fils de Llyr ». Dans le premier conte, elle devient l’épouse de Pwyll, après qu’il ait éliminé de nombreux rivaux. De cette union va naître Pryderi, un garçon qui est enlevé à la naissance, ce qui vaut à la mère d'être accusée d’infanticide. En guise pénitence, elle est condamnée à rester assise aux portes de la ville, elle doit raconter son histoire aux visiteurs et les faire entrer en les portant sur son dos. La punition s’arrête sept ans plus tard, quand elle retrouve son fils.
Dans le second conte, après la mort de Pwyll, elle épouse Manawydan. Au cours d’une promenade, un brouillard magique s’abat sur la région et la dévaste. Avec son époux, son fils Pryderi et Kigva, l’épouse de ce dernier, ils sont obliger de partir pour l’Angleterre, où ils vont exercer différents métiers, pour survivre.
Pour que la royauté de Pwyll sur le Dyved soit reconnue, il doit avoir une reine qui légitime son pouvoir, car chez les Celtes, la Souveraineté est un concept féminin. La pénitence qu’elle endure, suite à l’enlèvement de son fils, est un ajout dû à la christianisation du récit, cette notion étant inconnue de la civilisation celtique. L’exercice de différents métiers est une illustration de la troisième classe fonctionnelle de la société, conforme à l’idéologie tripartite des Indo-européens étudiée par Georges Dumézil. Certains rapprochent Rhiannon à la déesse gauloise Épona, mais cette idée ne fait pas l'unanimité.